Oui je vais essayer ça (avec la mention Insuffisant qui est en quelque sorte une mention neutre). Elle peut permettre de s’exprimer sur des listes sur lesquelles on n’a pas trop d’avis. On verra ce que ça donne.
Il ya une 34ème liste qui a été validée " UNE EUROPE AU SERVICE DES PEUPLES"
https://elections.interieur.gouv.fr/europeennes-2019/
Pour aller plus loin que le test et faire des simulations il faudrait faire réaliser par un institut un véritable sondage (1000 électeurs avec méthode des quotas) avant le 26 mai
Politique et opinion a lancé un autre vote au JM sur les européennes (fin prévue au 24/05) :
edit : au final 106 participants et le parti pirate qui arrive en tête. Je maintiens que l’on ne pourra réellement travailler et communiquer sur ce genre d’expérience que si elle sont réalisées dans les conditions d’un sondage avec un institut
Comme je le disais sur le sujet Quelles règles précises pour le préférendum ? (préférendum que je soutiens tel que décrit), où je soutiens le jugement majoritaire pour élire un dirigeant et pour voter chaque loi que ce soit au parlement ou par préférendum, je ne pense pas qu’il faille utiliser le jugement majoritaire pour des élections d’assemblée, car le but n’est pas du tout le même (selon moi) que celui d’adopter une loi sur un sujet ou d’élire un président (que ce soit national, régional, ou un maire) ou un ministre.
Il y a justement plusieurs députés de manière à représenter un suffisamment grand ensemble des électeurs. J’espère qu’on sera d’accord pour dire qu’avec nos modes de scrutin actuels (style uninominal par circonscription) ce n’est pas une grande réussite.
Je pense que @kcarriere et @sdm94 ont perçu que le scrutin de liste bloquée tel que l’applique la France pour les élections des eurodéputés (je rappelle que chaque pays peut fixer ses règles et peut facilement contourner les principes électoraux de l’UE) correspond au scrutin uninominal au sens où l’on vote pour une seule des listes de candidats sans pouvoir s’exprimer sur celle-ci ni sur les autres. Par contre j’ai quelques problèmes avec la proposition, d’une part l’idée d’appliquer le jugement majoritaire et des listes bloquées pour des élections d’assemblée, et d’autre part la méthode de calcul de répartition des sièges et ce qu’elle implique (on peut en reparler sur ce sujet).
Je vous conseille donc de chercher des modes de scrutin existants déjà avec tous leurs mécanismes, en particulier sur ce site Les systèmes électoraux — afin de voir s’il y a des bons éléments à reprendre et lesquels seraient à éviter, d’inventer de nouveaux modes de scrutin et techniques d’agrégation des votes, et surtout…
…chercher quels critères veut-on satisfaire et quels buts vise t-on.
Pour toutes ces raisons je vous suggère de vous pencher sur le vote unique transférable.
Je vous met le lien vers mes sources et mes arguments, que j’avais regroupé dans l’onglet source de cette proposition : Purpoz - #ParlonsRIC (référendum d'initiative citoyenne) - Consultation - Vote Unique Transférable dans 1 unique circonscription d'ensemble pour toutes les élections d'assemblée.
Une autre possibilité de mode de scrutin d’assemblée qui soit à la fois personnel ET proportionnel, qui encourage à augmenter l’offre politique, sans trop inciter au vote utile ou au vote tactique (au moins a priori), est le vote d’approbation proportionnel que je viens de trouver sur Wikipédia.
Perso mon principal reproche à ce mode de scrutin est d’être binaire, ce qui s’explique par le fait que c’est une forme de vote d’approbation, tel que le vote unique non transférable, mais la différence est qu’il est plutôt proportionnel, alors que le vote unique non transférable est basé à 100% sur des calculs de vote utile.
Et donc je préfère le vote d’approbation proportionnel à de l’uninominal par circonscription.
Par définition le vote d’approbation exige plusieurs sièges par circonscription pour ne pas être un scrutin uninominal à 1 tour par circonscription. Il en est de même pour le scrutin proportionnel plurinominal de liste fermée utilisée pour élire les eurodéputés dans la majorité des pays de l’UE, comme on le voit avec l’eurodéputé du collège germanophone belge.
Bonjour
(J’avais ouvert un sujet sans voir qu’il y en avait déjà un d’ouvert, donc j’ai supprimé le sujet créé.)
Depuis décembre 2019, pas de nouvelle réflexion là-dessus?
Je vois donc les solutions proposées d’attribuer des sièges en attribuant une partie des sièges selon les mentions, etc. J’espère que personne ne m’en voudra si je trouve ces propositions :
-complexes à comprendre et à programmer
-complètement arbitraires au sens où par exemple quand on dit « on réparti les sièges en 55% TB, 30% B, 15% AB », n’importe qui pourra demander pourquoi c’est plus 55% que 50% ou 60% ou ce que l’on voudra.
En fait j’ai l’impression que le scrutin majoritaire est inapplicable (au sens où il n’existe pas de méthode simple et non arbitraire) au scrutin de liste. Alors il y aurait l’option de diviser en circonscriptions uniques (eg d’avoir 79 circonscriptions en France pour les élections européennes), le problème est que l’on peut arriver à un parti qui rafle 100% des sièges et qu’aucun opposant n’a quelque chose.
Je pense que pour le vote à scrutin de liste, le vote par approbation est le plus simple :
-Chaque personne vote pour autant de parti qu’il veut ;
-s’il vote pour trois partis, A, C et E, chaque parti récolte un tiers de voix (s’il vote pour deux partis, une demi-voix, etc). En gros chacun a une voix et peut la répartir en autant de partis qu’il veut, donc les n partis pour lesquels il vote reçoivent chacun 1/n voix
-Ensuite on fait la somme des fractions de voix et on répartit les sièges au scrutin proportionnel intégral sans seuil au plus fort reste
Bonne journée
Le jugement majoritaire n’a pas du tout été pensé pour des élections d’assemblées représentatives, c’est pour ça qu’il n’y est pas du tout adapté.
Tout à fait d’accord sur ça comme sur le reste de l’analyse sur du jugement majoritaire pour des élections d’assemblées représentatives.
Sur l’élection du Président de la République, d’un gouvernement, d’un ministre, d’un président de région ou département, d’un maire, sur tout référendum, vote de lois, etc, c’est toujours une personne qui est élue pour tout le monde, une législation qui est en vigueur partout dans le pays. C’est pour ça qu’il faut que tous les électeurs (ou les membres de l’assemblée pour ce que celle-ci va statuer) puissent s’exprimer sur toutes les options qui sont potentiellement l’élu pour tout le monde ou la législation pour tout le monde. C’est selon moi la principale différence avec l’élection des parlementaires.
Et bien sûr le découpage a priori de l’électoral en circonscriptions pour les parlementaires d’une même assemblée est déjà un non-sens d’un point de vue philosophique, puisqu’il ne permet à l’électeur de choisir ni son député (pour l’élection je veux dire - ou alors chaque électeur peut se placer dans la circonscription de son choix en en changer en 2 clics jusqu’au jour du vote, mais du coup ça change totalement des circonscriptions géographiques bloquées actuelles) ni de s’exprimer sur les candidats des autres circonscriptions (je résume, mais je peux aussi faire à nouveau un réquisitoire contre les circonscriptions de ce type pendant des pages et des pages ^^).
Je note l’idée, il faudra qu’un jour je la compare avec d’autres modes de scrutin d’assemblée que j’avais imaginé dans le cadre de divers débats.
Un des gros avantages, du mode de scrutin que vous proposez, sur ceux que j’avais déjà proposé, c’est qu’il est extrêmement facile à dépouiller.
Bonjour,
je vous rejoins sur l’idée de privilégier le scrutin par liste, même si je ne suis pas sûr d’avoir bien compris ce que vous écrivez :
Je ne comprends pas, l’électeur inscrit dans une circonscription vote pour son député, non?
Il y a aussi certains qui peuvent apprécier avoir de la proximité entre « leur » élu et eux. En outre, le scrutin par liste favorise les magouilles d’appareil, et que soient choisis non les candidats les plus populaires parmi l’électorat mais les plus populaires parmi les « décideurs » du parti. Mais il est vrai que ne permettant pas une représentation équitable de la population, il est majoritairement à éviter.
Les Allemands ont en place un système complexe mais intéressant, permettant d’avoir une représentation proportionnelle ET des élus de circonscription : Système électoral allemand — Wikipédia Il est certes largement perfectible, mais c’est quand même notable.
Cela dit, on arrive à un paradoxe : le forum défend ici le jugement majoritaire, on explique que le jugement majoritaire n’est pas adapté au scrutin de liste, et qu’en revanche les élections (sauf la présidentielle bien sûr) devraient être au scrutin de liste…Du coup finalement le jugement majoritaire se résumerait à l’élection présidentielle.
Je fois reconnaître que j’aime bien mon idée de vote à scrutin de liste , bonne étude!
Edit : à supposer que certains décident de vouloir transformer tout scrutin en scrutin par circonscription, que cela pose d’ailleurs plein de problèmes :
-pas de représentation proportionnelle
-problème du découpage des circonscriptions (le fameux gerrymandering, ou plus près de chez nous, le Premier ministre Deferre redécoupant les circonscriptions électorales à Marseille pour favoriser le futur candidat Deferre)
-et enfin parce que dans certains cas c’est tout bonnement inapplicable : je veux voter pour élire deux délégués de classe, on fait comment? On ne va pas séparer la classe en deux parties sur critère de l’ordre alphabétique des gens! Bien sûr on pourrait transformer toute élection de liste en élection de plusieurs individus et en perdant la notion de listes, mais je pense que l’électeur moyen a autre chose à faire qu’à évaluer les 34*79 candidats aux élections européennes, un par un…Et on se retrouverait probablement avec une liste qui raflerait la quasi-totalité des sièges, de toute manière, ce qui ne va pas.
Bonne journée
On est d’accord, le JM n’est pas adapté aux scrutins de liste, c’était juste un essai pour voir le type de règles nécessaires, forcement arbitraires, pour arriver à un résultat.
Du coup, c’est quand même selon moi une grosse faiblesse de ce type de scrutin, parce que l’on en a pas mal au scrutin de liste : européennes, régionales, sénatoriales, municipales, élections universitaires, élections professionnelles…
Non, pas seulement l’élection présidentielle, mais toute élection du même type, c’est-à-dire où il faut élire ou adopter une option (ou une candidature) parmi plusieurs, et donc les différentes propositions de loi sur un même sujet par exemple Quelles règles précises pour le préférendum?, et de manière plus générale chaque fois que vous devez choisir entre plusieurs choix exclusifs, à quelques exceptions près.
Mais en effet ça dépend du scrutin et de ce que l’on veut comme caractéristiques pour le vote/élection en question ("Mauvais" Mécanismes et Problèmes à Régler dans le Jugement Majoritaire, où j’ai même fini par défendre un cas bien particulier d’utilisation du scrutin uninominal).
Je voulais dire que si vous n’avez pas voté pour le candidat qui a remporté l’élection dans la circonscription dans laquelle vous votez, alors vous ne serez pas représenté dans l’assemblée, ce qui amoindrit d’ailleurs la légitimité représentative de l’assemblée en question.
A votre avis, pourquoi est-ce que les députés de l’AN, et les conseillers départementaux sont élus par scrutin uninominal à 2 tours par autant de circonscriptions que de sièges (enfin 2 fois moins les conseils départementaux, mais ça revient au même car les 2 sièges sont pourvus ensembles ), mais que les eurodéputés français, les conseillers régionaux, les conseillers municipaux des villes de plus de 3000 habitants, les représentants des élections universitaires et professionnelles sont élus par scrutin plurinominal proportionnel de liste le plus souvent fermée ?
Pour les eurodéputés français, c’est une obligation imposée par l’UE, qui impose aux d’avoir un mode de scrutin proportionnel plurinominal quel qu’il soit, et qui interdit d’avoir un seuil artificiel de plus de 5% des suffrages exprimés… mais laisse le nombre de circonscriptions libre (tant que le nombre d’eurodéputés y est le plus proportionnel par rapport au nombre d’eurodéputés pays).
Pour tous les autres modes de scrutin politiques officiels en France, c’est un choix politique.
D’autre part rien n’impose de recourir soit à plusieurs circonscriptions soit à des listes (les deux sont d’ailleurs cumulables).
En fait actuellement s’il y a autant de candidats pour 34 listes, c’est parce que la législation française oblige à déposer des listes d’autant de candidats que de sièges, et ainsi un certain nombre de partis, candidats et organisations qui voulaient déposer une liste se retrouvent à ne pas y arriver à cause du nombre de candidats. De plus cela permet aussi d’exiger que les listes soient discriminés sur autant de critères souhaités par le législateur, actuellement c’est sur le genre à l’état civil avec une alternance stricte H-F ou F-H.
Mais en fait s’il n’y avait pas de liste imposée ou même si celles-ci pouvaient être un peu ouvertes, il n’y aurait pas autant de candidats qui se présenteraient, mais il y en aurait aussi quelques autres qui ne peuvent actuellement pas se présenter à cause de l’obligation de fournir de telles listes. Mais selon le mode de scrutin exact choisi (justement ce à quoi réfléchis) il ne s’agirait pas pour autant d’évaluer la totalité des candidats, seulement d’indiquer pour lesquels on pourrait voter à quel niveau, lesquels vous considérerez qu’ils pourraient plus ou moins vous représenter quoi.
En effet le cas où il y a 2 personnes à élire est l’un des plus délicats, parce qu’on ne sait pas trop à quel sens donner à leur élection, donc quel mode de scrutin utiliser (je ne sais pas si je suis très clair). Quand on a 2 personnes à élire on se retrouve avec plein de cas de modes de scrutins de nature très diverses utilisées, par exemple entre les sénateurs des États-Unis par état, les circonscriptions avec 2 sièges, les conseillers départementaux depuis 2015, les délégués de classe. D’ailleurs pour les 2 délégués de classe on s’est posé la question sur Jugement Majoritaire appliqué à l'élection des délégués de classe.
Bonsoir
Non, pas seulement l’élection présidentielle, mais toute élection du même type, c’est-à-dire où il faut élire ou adopter une option (ou une candidature) parmi plusieurs, et donc les différentes propositions de loi sur un même sujet par exemple Quelles règles précises pour le préférendum?,
Autant je comprends l’idée, autant je pense que le referendum n’est pas forcément un bon exemple. Actuellement, le referendum institutionnalisé en France, c’est Oui vs Non, donc pas besoin de se casser la tête sur la méthode de vote. La question serait donc, avant de se demander comment on fait pour classer quand on a plus d’options, s’il est pertinent (on peut le penser) de passer à plusieurs options. Mais bon, bien sûr vous pouvez organiser un referendum au club de pétanque de Bledville-sur-Mer sur une question précise avec plusieurs options et le JM!
Je voulais dire que si vous n’avez pas voté pour le député qui a remporté l’élection dans la circonscription dans laquelle vous votez, alors vous ne serez pas représenté dans l’assemblée, ce qui amoindrit d’ailleurs la légitimité représentative de l’assemblée en question.
Merci de l’explication, et je vous rejoins là-dessus, exclure une trop grande partie de la population de toute représentation est pour moi l’argument fondamental contre le scrutin par circonscription, SAUF s’il est complété par un système avec compensation comme en Allemagne, et donc quand vous écrivez
D’autre part rien n’impose de recourir soit à plusieurs circonscriptions soit à des listes (les deux sont d’ailleurs cumulables).
je vous rejoins
Pour tous les autres modes de scrutin politiques officiels en France, c’est un choix politique.
Et on est bien d’accord, cela n’a pas grande logique, sauf si l’on veut par ce moyen là assurer une certaine proximité de l’élu avec la population qu’il est censé représenter (enfin je dis cela mais c’est quand même très théorique, la plupart des gens ne contactent pas leur maire ou leur conseiller général).
Et je suis d’accord avec vous qu’il faudrait laisser se présenter les listes incomplètes
Sur votre dernier point, j’ai pris deux délégués à élire, j’aurais pu en prendre trois, le problème est similaire. Ce que je veux dire, c’est que si à la rigueur ce serait techniquement faisable (quoique vraiment pas souhaitable à mon avis) de découper géographiquement une région en circonscriptions avec autant de sièges qu’il y a à pourvoir au conseil régional, autant si je suis dans un groupe avec plusieurs sièges à élire (3, 4, 10…) pour lequel il n’y a pas de critères évidents (comme le critère géographique) par lequel diviser ce groupe en circonscriptions, hé bien je ne peux pas échapper au scrutin de liste. Si j’ai trois délégués de classe à élire dans une classe, je ne peux pas diviser par un critère clair et non artificiel la classe en trois groupes pour faire élire un délégué dans chaque groupe ; le critère ne peut être qu’arbitraire.
Bonjour,
J’avais oublié un autre grave inconvénient de la méthode proposée supra : supposons que le parti X se scinde sur une question anecdotique dont tout le monde se moque, et qu’il y a deux listes présentées, la liste officielle X1 et la liste dissidente X2.
Supposons que la quasi-totalité des électeurs n’a rien à faire de ces querelles byzantines et décide de voter exactement pour la même manière pour ces deux listes.
Supposons encore que les listes obtiennent comme mention médiane : « assez bien ». Du coup, les deux listes X1 et X2 obtiendront, si j’ai bien compris, le même nombre de sièges, n’est-ce pas? Et donc du coup, avec une scission ou plusieurs listes présentées, la représentation augmente.
Donc, je suis un chef d’un parti politique un peu malin, je dépose deux listes (ou tant qu’à faire 10 listes), je dis aux électeurs de mettre « Excellent » partout, et avec un peu de chances je rafle une bien plus grande partie des sièges que ce que j’aurais dû avoir.
En d’autres termes, ce mode de scrutin, non seulement est complexe, peu compréhensible et arbitraire, mais en plus il pousse à la division factice et la multiplication des listes d’une même idéologie (sans même parler de la non représentation des listes à la mention médiane « insuffisant » ou « à rejeter » alors même que 40% de la population aurait pu voter excellent et n’être ainsi pas représentée).
Avec le vote par approbation, il n’y a pas de problème, puisqu’il suffit de compter la voix d’un électeur qui a approuvé trois partis comme ayant donné un tiers de voix à chaque parti qu’il a approuvé, donc la division factice n’est ni pénalisante, ni favorable.
J’ajoute enfin que dire : je donne X% des sièges aux listes à la mention excellente, Y% aux listes à la mention très bien, etc., ne va d’ailleurs pas, puisque supposons que les sièges sont répartis : 60% excellent, 30% très bien, 10% bien. Si j’ai quatre listes aux mentions très bien et une liste qui tombe dans la mention bien, les trois listes se partagent 30% des sièges , elles ont donc 7,5% des sièges chacune et la liste bien en a 10%. Bon, là sur ce dernier point je crois que je n’ai simplement pas compris le détail du mécanisme.
Bonne journée
Je le répète, le début de ce fil était juste une exploration de règles pour voir comment on pourrait utiliser le JM sur un scrutin de liste, et effectivement ces règles sont totalement arbitraires.
Je n’avais pas vu que ce système était sensible aux multiplications des listes ce qui est un inconvénient majeur qui le disqualifie.
En ce qui concerne le détail du calcul, il prends en compte toutes les mentions de chaque liste (sauf les passables).
Pour plus de détail voir ci-joint le fichier Excel
ScrutinListeJMpourForum.xlsx (45,6 Ko)
Bonjour,
J’ai bien compris, pas de problème! Vous avez fait une proposition et on en discute, c’est comme cela que l’on avance!
Merci pour le fichier, j’ai fait joujou avec.
Bon, donc du coup je confirme que je n’avais pas compris les mécanismes de la proposition en détail ; mais en revanche, je maintiens l’existence du paradoxe que j’avançais dans mon message précédent.
Supposons que toutes les listes aient le profil :
95% TB, 0,1%B, 0,1%AB, 0,1%P, 0,1%I, 4,6%R.
Alors toutes ces listes ont bien sûr le même nombre de sièges, soit 79/18=4 à 5 (2,5 pour la tranche TB, 1,28 pour la tranche B, 0,61 pour la tranche AB).
Supposons maintenant que les électeurs TB du Parti pirate, plus malins que les autres, passent intégralement de TB à B (0 - 95,1 - 0,1 - 0,1 - 0,1 - 4,6). Alors, la liste du Parti pirate perd 2,5 sièges de la tranche TB, mais rafle 22,6 des 23 sièges de la tranche AB, et termine avec 23,21 sièges (22,6 de la tranche B et 0,61 de la tranche AB). Ainsi, dégrader l’option que l’on a d’un parti lui a permis de gagner davantage de sièges car fuyant l’ « embouteillage » des partis ayant eu l’option TB majoritairement. Ce qui, avouons-le, est a minima déroutant.
Juste un détail : pour moi, le système prend en compte les options « passables ». Je m’explique : si on tolère les bulletins de vote incomplets, mettre « passable » ou ne rien remplir ne revient pas à la même chose, dès lors que l’on calcule le pourcentage de chacune des propositions par le nombre de fois où cette mention revient divisé par le nombre de voix avec une mention exprimée (y compris, donc, la mention passable).
Si j’ai 5 électeurs TB, 5 électeurs bien, 5 électeurs rejet, 5 n’ayant rien rempli, mon score est donc de - 33% - 33% - 0% - 0% - 0% - 33%, et donc mon coef est de 2 (66%/33%) et il s’applique à 33%
Si les 5 n’ayant rien rempli mettent « passable », le coefficient reste toujours à 2, mais s’applique désormais à 25%. Du coup, cela change et j’ai moins de poids.
Ah et je remarque également : avec ces règles, le fait de voter « insuffisant » ou « à rejeter » ne change strictement rien. Aucune différence n’est faite entre ces deux mentions.
Mais en continuant de réfléchir, je me dis qu’il y a également une conséquence non négligeable de ces règles ; pour certains cela sera un avantage, pour moi c’est un inconvénient.
Supposons qu’il y a deux partis A et B, et que la population a un avis très fort sur le sujet : 60% des électeurs trouvent A très bien et rejettent B, 40% des électeurs trouvent B très bien et rejettent A.
Alors avec ces histoires de coefficient, la répartition des sièges de la tranche Très bien (je ne tiens pas compte des sièges affectés à la tranche B et à la tranche AB) ne se fait pas en 60%-40%, mais en 77%-23%, à cause du coef qui renforce les disparités : 1,5 pour la première liste et 0,67 pour la deuxième. L’écart s’est donc fortement accru. Certains applaudiront aux majorités fortes, personnellement étant un inconditionnel de la proportionnelle, je regrette un tel effet. Bon, on peut l’apprécier, mais au moins il faut en être conscient : cela ne tend pas du tout vers une représentation proportionnelle, le coef ayant un effet de levier fort sur le sujet.
Allez, tant pis, troisième modification, mais j’ai encore d’autres idées :
-en fait, si l’on réfléchit bien, avec cette méthode, on introduit l’inconvénient du vote par note et de la moyenne. Je m’explique : le vote par note où on prend la moyenne pour déterminer le candidat est (àmha à juste titre) rejeté car plus facilement manipulable par des notes extrêmes qui tireraient beaucoup les moyennes à la hausse ou à la baisse. L’argument est parfaitement recevable, mais là, on y est complètement, puisque l’on utilise, non la médiane (celle-ci ne joue aucun rôle nulle part dans les calculs), mais la distribution des mentions. C’est donc manipulable et peut inciter quelqu’un à mettre des mentions « extrêmes ».
-J’ajoute d’ailleurs que ce serait parfaitement logique : les votes qui « comptent le plus » sont, toutes choses égales par ailleurs, les mentions « très bien » d’une part, et « insuffisant »/« à rejeter » d’autre part. Du coup, l’électeur est incité fortement à voter pour une de ces mentions pour chacun des partis, le vote « passable », s’il a un impact, n’est néanmoins pas très fort.
-Et d’un autre côté, si on prend en compte uniquement la médiane pour répartir les sièges, cela voudrait dire qu’un parti qui a 49% de TB et 51% de « à rejeter » aurait le même nombre de sièges qu’un parti qui aurait 100% de « à rejeter » (puisque les médianes sont identiques). Or on peut comprendre parfaitement que dans le deuxième cas le parti soit dépourvu de représentation parlementaire, mais dans le premier cas c’est quand même plus difficile à justifier. Et si l’électorat est assez radicalisé, on peut donc arriver avec un parti qui bénéficie de 51% de l’assentiment de la population avec 100% des sièges, ce qui est àmha catastrophique.
Bonne soirée (et moi qui voulait me coucher tôt pour une fois…je n’arrive pas à me mettre au lit avant 1h…Grrrrr).
Bon, et si on essayait de proposer quelque chose de mieux tout en essayant de respecter les principes du JM?
Le principal problème du JM est que l’on ne peut pas traduire correctement les mentions données par l’électeur en répartition des sièges. Du coup, pourquoi ne pas lui demander? En fait, je vois deux votes qui se rapprochent du JM :
-le vote par note, mais j’écarte tout de suite cette option, ne serait-ce que parce qu’elle n’est pas insensible aux multiplications de listes
-le vote par points : en gros vous avez 100 votes, et vous les affectez comme vous voulez, tout ou partie, sur toutes les listes (ex : 100 - 0 - 0, 85 - 0 - 15, ou encore 32-24-10). On fait la somme des votes par listes, et on répartit les sièges en fonction des votes à la proportionnelle au plus fort reste sans seuil.
Autant cette méthode de vote est idiote quand il y a un seul siège à pourvoir, autant quand il y en a un certain nombre, elle est tout à fait acceptable.
Il y a des inconvénients pratiques assez pénibles (plus compliqué pour l’électeur comme pour l’agent qui dépouille) ; mais du côté des avantages :
-l’électeur exprime ses préférences, tout comme dans le jugement majoritaire : plus il donne de points à une liste, plus cela signifie qu’il l’apprécie : on a donc la notion d’ordre de préférence
-il peut qualifier le degré de différence d’appréciation entre les listes, comme pour le JM : s’il donne 43 votes au parti A et 42 votes au parti B, a priori le degré d’appréciation est proche
-il peut décider de rejeter tout le monde, en ne donnant aucune voix à personne
-il n’est pas incité à radicaliser sa répartition, puisque s’il décide de donner 100 voix à un parti, il n’a plus rien pour les autres listes ; ainsi s’il veut radicaliser son avis sur un parti, cela se fera au détriment d’un autre.
-si un parti se présente sous deux listes différentes, les électeurs pourront certes répartir leurs points, mais le parti ne gagnera pas plus de sièges en se présentant sous deux étiquettes différentes (il n’en le perdra pas non plus de manière générale)
Si j’exclus les considérations pratiques, dans le cadre à plusieurs sièges, c’est peut-être même encore mieux que le vote par approbation.
Avec ce système de 100 voix distribuables on est plus proche du système de démocratie délégative (ou liquide) utilisé par le Parti Pirate que du JM. (Cf. Art. 141-1 du règlement intérieur Parti Pirate - Le Règlement Intérieur )
Bonjour
C’est tout à fait possible et j’ai bien conscience de m’écarter légèrement du JM. N’hésitez pas si vous avez autre chose à proposer qui soit plus fidèle. Sinon, il y a aussi l’option mentionnée supra, le JM « dégénéré » à savoir un vote par approbation qui permet une répartition des sièges, qui est finalement un cas particulier de la distribution des voix (on est obligé de donner soit 0, soit le même nombre de points à tous les partis [50-50, 33-33-33…]).
Si l’on veut rester stricto censu dans le JM, il y aurait une solution, à savoir répartir l’intégralité des sièges entre le ou les partis ayant obtenu la meilleure mention, mais je vois trois problèmes fondamentaux :
-incitation à la dissidence et la multiplication des listes (certes, on pourrait pondérer in fine les bulletins des électeurs par le nombre de partis qu’ils ont approuvé ayant cette mention majoritaire : par exemple si trois partis A, B et C se retrouvent avec une mention médiane AB qui est la meilleure, et que l’électeur a voté assez bien pour A et C, on compte 1/2 voix pour A et une demi-voix pour C, mais bonjour le casse-tête chinois du dépouillement…)
-pas du tout de représentation pour les partis qui n’ont pas cette mention majoritaire (ce qui est quand même très gênant à mon sens)
-question de la répartition des sièges entre les partis ayant cette mention majoritaire : déjà que les cas d’égalité pour élire une personne sont compliqués à trancher, alors avec plusieurs sièges…
Le parti pirate a contourné le problème dans son article 142-1 en privilégiant les candidatures individuelles (pas de liste) et en faisant élire les candidats ayant la meilleure mention, mais cela ne me paraît pas transposable à des élections plus importantes comme par exemple les régionales :
-parce que cela reviendrait à obliger l’électeur à donner une appréciation individuelle sur plus d’un millier de personnes, ce qui n’est pas faisable concrètement (et je ne parle même pas du dépouillement…)
-mais surtout parce que cela ne permet pas une représentation proportionnelle : si l’électorat est divisé en deux partis, le parti minoritaire même représentant 45% de la population peut se retrouver sans rien comme représentation à la fin (il suffit que les électeurs du parti majoritaire [55%] mettent TB à leur parti et « à rejeter » pour l’autre, et c’est plié).
Ainsi, pour moi, la notion de listes est importante et à conserver.
Bonne journée
Pour le coup, les membres de chacun des 5 conseils (Conseil Technique, Conseil de Trésorerie et de Comptabilité, Conseil de Relations Publiques, Conseil de Vie Interne, Conseil Règlementaire et Statuaire), comme les porte-paroles, du parti, n’ont pas de vocation de représentation d’une partie du parti. D’ailleurs tant que l’on ne « risque » pas de dépasser le maximum de 9 membres par conseil, le jugement majoritaire en devient une forme de vote d’approbation avec passable/assez bien/bien/très bien qui permettent d’être élus. Les motions pour constituer et améliorer le programme du PP sont votées par l’Assemblée Permanente, c’est-à-dire l’ensemble des membres adhérents qui disposent chacun de 100 voix et peuvent, pour chacune de ces voix, soit voter directement, soit déléguer leur voix (en sachant que tous les membres adhérents peuvent voir qui a délégué ses voix à qui, et qu’à la fin de chaque vote on voit qui a voté quoi avec les voix qu’il avait), ce qui en fait de la démocratie délégative et liquide (on peut changer ses voix pendant toute la semaine de vote, et on peut changer ses délégations ou reprendre ses voix qu’on avait délégué).