En fait je pensais à utiliser la mention « à rejeter » comme « droit de veto » pour remplacer les seuils de majorité qualifiée ou d’unanimité, qui sont utilisés pour les changements constitutionnels ou dans le cadre de l’UE entre les états, l’idée étant de nuancer le simple « non » du « veto ».
Mais de manière générale, du jugement majoritaire sur seulement 2 candidats ne me semble pas très pertinent (ce qui rejoint ce que vous disiez sur De l'utilisation rationnelle des appréciations intermédiaires).
Oui : est du jugement majoritaire tout mode de scrutin reposant sur le jugement de tous les candidats par plusieurs mentions strictement ordonnancés dont l’issue est calculée par la médiane. Le nombre de mentions et leurs intitulés ne sont pas fixés, mais il en faut quand même plusieurs, d’ailleurs de ce point de vue le vote d’approbation (oui/non) peut être vu comme une forme de jugement majoritaire avec seulement 2 mentions.
Après des fois par commodité de langage on dit « le jugement majoritaire » pour la forme historique avec les 7 mentions. Et des fois pour préciser la méthode de calcul de partage des égalités, par rapport au jugement usuel et jugement typique, qui s’appuient pourtant aussi sur la médiane et qui sont donc aussi des jugements majoritaires en reprenant la première définition (la guerre sémantique le retour ).
Mais en fait c’est aussi le cas pour du scrutin uninominal à 1 ou 2 tours. Certes il semble « simple » dans la mesure où on restreint notre expression sur l’offre politique en ne disant qu’un seul nom et en donnant aucune information sur les autres candidats, et même pas vraiment sur celui-ci. Mais en fait une fois qu’on a compté les voix, que se passe t-il ? Avec le scrutin uninominal à 1 tour comme aux États-Unis et au Royaume-Uni , c’est « simple » celui qui obtient le plus de voix est élu, on se fout bien de savoir qu’il aurait été battu en duel par untel ou tel autre, ou qu’il ne s’en sort que par le vote utile. Mais en France on utilise du scrutin uninominal à 2 tours pour les départementales et pour les législatives, et la condition pour être au 2nd tour c’est d’obtenir une certaine proportion des suffrages exprimés ET aussi une certaine proportion des inscrits (c’est aussi pour ça d’ailleurs que la montée de l’abstention fait qu’il y a de moins en moins de quadrangulaires et de triangulaires), à l’exception des candidats arrivés 1er et 2e en nombre de voix car on s’est vite rendu compte que sinon il y aurait des cas où aucun ne serait en mesure d’aller au second tour. Le taux choisi pour se maintenir au second tour des législatives en France a varié, il me semble qu’actuellement il date du compromis entre l’UDR et les partis de centre-droit avec qui il formait la majorité à l’époque.
Et en fait pour les autres élections aussi « le législateur » au pu rajouter plein de mécanismes, pour les régionales en France il faut avoir 10% des suffrages exprimés pour que sa liste puisse se maintenir au 2nd tour, et 5% pour qu’elle puisse fusionner : ces valeurs totalement arbitraires ont des implications politiques, et en fait sont même des choix politiques qui ont été faits pour obtenir des effets, comme par exemple les fameux changements d’offre politique entre les deux tours, où une tête de liste peut rétrograder un candidat de sa liste, ou s’allier avec une autre liste… S’ils le font c’est parce que le système électoral les y incite ouvertement, puisqu’il y a une prime (25% du conseil régional, 50% du conseil municipal) qui se rajoute aux autres sièges à pourvoir.
Sauf que la différence, c’est que dans ces cas-là ce n’est pas qu’on détaille car on doit bien choisir un certain nombre de mentions ou d’intitulés, là c’est de la complexification pour favoriser ou défavoriser certains candidats, possible si on connaît un peu la structure électorale du suffrage et/ou la scène politique locale.