Autres méthodes de vote

Bonjour

Je pense qu’il peut être intéressant de voir un peu les autres méthodes de vote, soit ainsi d’en souligner les insuffisances, soit de voir si telle qualité qui y est présente et manquante dans le JM peut y être ajoutée ; ou ne serait-ce que par curiosité personnelle.
Evidemment comme le JM n’est pas adapté au scrutin de liste, je me limite à l’élection d’un seul candidat (ou au choix d’une seule option).

Allez, je commence :

  1. le vote majoritaire à un tour

(rappel : chaque électeur a une voix et vote pour qui il veut, et celui qui a le plus de voix est élu).
S’il a un incontestable avantage de la simplicité, c’est bien le seul avantage qu’on puisse lui trouver, puisque :

  • l’électeur ne peut privilégier qu’un seul candidat face aux autres
    -on a le phénomène du « vote utile »
    -en cas de dispersion entre candidats d’un même bord politique un opposant peut triompher alors que ses idées sont minoritaires
    -un « petit » déplacement de voix peut tout changer
    Etc.
    On oublie
  1. Le scrutin majoritaire à deux tours

Un peu moins mauvais que le premier, mais vraiment pas idéal. On oublie

  1. Le vote alternatif (ou vote à second tour instantané)

Rappel : on classe tous les candidats dans l’ordre, et si aucun candidat n’est choisi en tant que n°1, on élimine le candidat qui est le moins présent en premier choix. Les voix des électeurs qui s’étaient porté sur le choix éliminé se portent sur leur deuxième choix, et ainsi de suite.
Personnellement, je trouve ce vote compliqué. Plusieurs sites internet expliquent les manipulations que l’on peut faire ou les paradoxes auxquels on peut arriver (par exemple Instant-runoff voting - Wikipedia ). Ce qui me gêne également est que le classement ne dit rien sur l’appréciation, par l’électeur, des candidats. Je m’explique : supposons A, candidat d’extrême-gauche, B, candidat gauche radicale, C, candidat de droite.
Un électeur d’extrême-gauche va voter ABC ; mais la « cassure » se porte entre B et C. Bon, il peut considérer que B est insuffisamment à gauche mais il y a de grandes chances qu’il le trouve quand même correct, contrairement à C, qu’il ne supporte pas. A l’inverse, l’électeur de droite va mettre CBA ; mais la « cassure » tombe entre C et B ; il y a des chances qu’il n’apprécie ni B ni A, même s’il est un peu moins mécontent de B que de A.
Du coup dans tous les cas, B est placé en deuxième, mais la signification de cette position de deuxième n’a rien à voir entre les deux électeurs ; pour le premier, c’est « je l’apprécie mais un peu moins que le premier », pour le deuxième c’est « je le déteste mais un peu moins que l’autre ».
Mais tout cela est complètement mélangé! On ne peut pas exprimer son degré de préférence, et on est obligé d’arbitrer avec un ordre, même si on trouve A et B quasiment identique.
Donc je ne suis pas convaincu.
Il y a d’autres problèmes pratiques : cela oblige à écrire un ordre sur tous les candidats, le dépouillement est complexe, et le vote est plus facilement manipulable par pression extérieure. En effet, avec N candidats, j’ai N! ordres possibles. La mafia pourrait faire pression sur un électeur en lui disant qu’il y a intérêt à trouver dans l’urne un bulletin BDAEC, et sur un deuxième en lui disant qu’il veut du BDECA, et un troisième BDACE, etc. pour favoriser B et D.

  1. Le vote cumulatif

Rappel : il s’agit de donner à l’électeur un certain nombre de points, celui-ci les répartit, en totalité ou en partie, comme il veut, sur les candidats. Exemple avec 100 points et trois candidats, je peux faire 0-100-0, 50-30-20, ou 30-24-30.
Ce vote est àmha d’une stupidité profonde. Supposons un pays où j’ai deux partis, A soutenu par 40% de la population et B soutenu par 60%. AA est le candidat de son parti, mais pour le parti B, il y a deux candidats, BB et CC, qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Les 40% des électeurs vont attribuer leurs 100 points à AA, et les 60% des autres électeurs, en l’absence d’accord global, risquent tantôt de voter pour BB, tantôt de voter pour CC, tantôt de répartir leurs points entre BB et CC, mais on risque d’arriver à 4000 points pour AA, par exemple 3500 pour BB et 2500 pour CC avec une élection d’un candidat à l’idéologie minoritaire.

  1. Le vote Borda

Le vote Borda est un cas particulier du vote cumulatif ; l’électeur classe les N candidats dans l’ordre qu’il veut ; son premier reçoit N points, le deuxième N-1, etc., et le dernier 1. Celui qui a le plus de points est élu. Ainsi la répartition des points est contrainte.
Avec cette méthode contrainte, BB et CC peuvent se présenter sans problème.
Mais, le vote est clairement manipulable ; supposons A de gauche qui a la faveur de 49% de l’électorat et B de droite qui a la faveur de 51% de l’électorat. Avec un vote Borda et ces deux candidats, B gagnerait. Mais voilà que C se présente, petit candidat de la gauche radicale.
Alors on aurait : 49%, A C B (les électeurs de gauche préfèrent la gauche radicale à la droite)
51%, B, A, C (les électeurs de droite préfèrent la gauche à la gauche radicale)
Avec le décompte des points, A gagne.
Mais si c’est pressenti, alors B pourrait dire à un certain D, de droite radicale : présente-toi! Et du coup, on aurait :
49%, A C B D
51% B D A C
Et B gagnerait maintenant
Bref, c’est nul comme méthode. Et là aussi, on ne peut pas exprimer notre degré d’appréciation entre A, B et C. On peut leur donner un ordre, mais même si on déteste B et C, ils ont quand même 2 points et 1 point, et même si on porte B aux nues quasiment autant que A, on ne peut pas faire 2,5-2,5-1, on est obligé de faire du 3-2-1.

  1. Le vote par note

Rappel : il s’agit de donner une note à chaque candidat, et celui qui a la meilleure moyenne est élu. Je ne vois pas dans quel cas rationnel un électeur logique n’aurait pas intérêt à donner la plus grosse note à une partie des candidats et 0 à l’autre, sachant que comme l’on travaille sur la moyenne et non la médiane, les électeurs qui « jouent le jeu » en exprimant leur vote honnêtement ont moins de poids que les électeurs « malhonnêtes » qui décident de radicaliser leur avis.
Du coup je ne vois pas l’utilité de cette méthode, ni ce qu’elle apporte.

  1. Le vote par approbation

Rappel : il s’agit d’un JM dégénéré où les seules appréciations sont « Oui » ou « Non » et celui qui a le plus de « Oui » est élu.
Et là pour le coup, je ne vois aucun inconvénient… :slight_smile:

À quel point est-ce que tu es en train de recréer

:slightly_smiling_face:

Ou soyons fous peut-etre également cela :

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Bonsoir!

j’aime bien réinventer l’eau chaude! Il y en a bien qui ont breveté la roue ( CQFD ) !
Plus sérieusement, merci pour les références, je lirai cela avec le plus grand intérêt.

Bonne soirée

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Bonjour à tous,

On peut retenir que l’idée clé du JM est d’appliquer la fonction médiane à l’expression collective des électeurs pour classer les candidats à la fin. Le fait de passer par des intitulés, ou un système d’étoiles (une étoile, deux, trois…) comme on peut l’avoir sur des sites d’avis en ligne, ne change pas fondamentalement la substance du JM, tant que l’on travaille à la fin avec la médiane.
Si l’on prend la moyenne, il s’agit d’un vote par note.
Si l’on prend la médiane, il s’agit d’un JM.
Il convient donc de réfléchir à la pertinence de prendre la médiane par rapport à la moyenne. Les promoteurs du JM avancent que cela permet d’éviter les jugements « malhonnêtes » puisque la médiane est moins manipulable que la moyenne.
Je vois un deuxième critère à prendre en compte : on sait que le JM, tout comme le vote par note, ne respecte pas forcément le critère de Condorcet. Il convient de voir qui l’enfreint le moins, vu que ce critère est un des critères clé et est somme toute logique.

Je suis donc parti d’une estimation de 1 à 7 (7 : Excellent et 7/7, 6 : Très bien et 6 sur 7, … 1 : A rejeter et 1 sur 7) dans une élection entre deux candidats, où chaque effectif des 49 cases (1 pour A, 1 pour B ; 1 pour A, 2 pour B ; etc.) était simulé avec une loi exponentielle.

Préambule :

Signalons en préambule que plus de 50% des JM donnaient une égalité entre les deux candidats. C’est énorme, et cela montre donc que la méthode pour trancher en cas d’égalité est très importante ; malheureusement, plusieurs méthodes existent, toutes ayant l’air d’être logiques, mais donnant des résultats parfois différents.
Du coup, j’ai pris non ce qui était suggéré par Balinski/Laraki (essentiellement parce que c’était plus compliqué à modéliser) et j’ai pris plutôt : Jugement majoritaire — Wikipédia pour trancher.
Avec cette méthode de départage, le JM et le vote par note donnent le même vainqueur dans 85% des cas

Premier travail : Condorcet

Pour le JM, dans 22% des cas le vainqueur désigné n’est pas le vainqueur de Condorcet. Pour le vote par note, la part est de 17%.
Abstraction faite du fait que la méthode de départage que j’ai utilisée est possiblement moins appropriée que celle proposée par les promoteurs du JM, j’ai donc pour le Condorcet : vote par note 1, JM 0.

Deuxième travail : robustesse du résultat

Je me suis ensuite demandé si les partisans du perdant pouvaient inverser le vote en radicalisant leur position, i.e. que le vote malhonnête outrancier pouvait payer.
Ainsi, si A était désigné vainqueur, un nouveau vote (par JM, puis par vote par note) était organisé où les partisans de B mettaient 1 à A et 7 à B (même chose en sens inverse si B était désigné vainqueur ; les partisans de A mettent 1 à B et 7 à A) ; on rappelle que 7 est le meilleur jugement/la meilleure note.

Sans trop de surprise :
-dans 11% des cas pour le JM, les partisans du candidat perdant n’arrivent pas à changer la situation (dans 89% oui)
-Mais pour le vote par note, c’est seulement dans 1% des cas que les partisans du candidat perdant n’arrivent pas à changer la situation, dans 99% ils y arrivent.
Avantage (écrasant pour le coup) au JM sur le vote par note, ou plus exactement sur la médiane par rapport à la moyenne.

Voilà, ce sont pour moi les deux principaux critères, y en a-t-il un troisième sur lequel on voudrait comparer moyenne vs. médiane?

Bonne semaine!

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Je ne comprends pas comment tu testes le respect du critère de Condorcet avec seulement deux candidats ?

N’hésite pas à publier ton code dans un dépôt, afin que l’on puisse l’inspecter !

Bonne journée également !

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Bonsoir

Effectivement l’expression est impropre.
J’aurais dû écrire : quelle est la probabilité que, si le candidat A soit préféré à B, il soit élu?
Bien entendu avec l’aspect que l’élection ne se résume pas, pour une partie des électeurs, à simplement faire élire leur candidat préféré.
Ce n’est pas un code, c’est un document libreoffice calc avec des formules dedans (j’ai largement perdu la main en programmation ces dernières années, je n’ai pas trop le courage de m’y remettre). Si vous voulez, je peux le mettre ici (même si honnêtement je ne suis pas sûr que cela ait un grand intérêt), il faudra juste me dire comment on fait techniquement

Bonne journée

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Bonjour

Je voulais vérifier un dernier point.
L’idée est très schématiquement que :
-si dans la population, une faible majorité (55%) préfère légèrement A à B et que la forte minorité (45%) préfère largement B à A, alors le JM désignera A et le vote par moyenne désignera B.
Or, si l’idée est de maximiser non le nombre de personnes heureuses mais la quantité de bonheur moyen par personne, on pourrait considérer que le vote par moyenne est préférable.
L’argument opposable est de dire qu’il y a une partie des électeurs qui sont insincères (ils vont voter Excellent / A rejeter même si leur idée à la base est Assez bien / passable par exemple), et donc que le JM est moins manipulable, et donc préférable.

On pourrait donc se demander : à partir de quel taux d’électeurs insincères le JM est préférable au vote par note?

J’ai donc écrit un programme en R (infra , soyez indulgent, je n’ai pas écrit de programme R depuis des années, le code est donc sans doute largement perfectible). On suppose que les électeurs ont une « quantité de bonheur » entre 1 et 7 pour chaque candidat ; exemple , 3 de bonheur quand le candidat 1 est élu et 5 quand le candidat B est élu.
On considère que l’on cherche à maximiser cette quantité de bonheur.
Si les électeurs sont sincères, ils jugent (votent, pour le vote par note) de cette manière : 3 et 5.
Si l’élecreur est insincère, il va considérer préférer le candidat 2 et juger / voter 1 et 7. Si le décompte des résultats de l’élection est basé sur les votes / jugements sincères comme non sincères, en revanche, le calcul de l’utilité se fait exclusivement avec les vraies mesures d’utilité.
La conclusion est que, quelle que soit la part des électeurs insincères, le vote par note maximise la quantité de bonheur moyenne de la population ; par ailleurs, quand le JM et le vote par note ne désignent pas le même vainqueur, le vote par note désigne toujours davantage en proportion le candidat maximisant le bonheur moyen.

Voilà le programme :

election2=function(n,w){
#w part d’électeurs honnêtes ; réel entre 0 et 1
#n : nombre d élections
egalite=0
#egalite : cas où les deux méthodes désignent le même gagnant
utilitejm=0
#utilite avec JM
utilitemoyenne=0
#utilite avec méthode du vote par note
utilitejmega=0
#utilite JM en cas d'égalité
utilitejmnega=0
#utilite JM en cas d'inegalité
utilitemoyenneega=0
#utilite vote par note en cas d egalite
utilitemoyennenega=0
#utilite vote par note en cas d inegalite
jmestilmeilleur=0
#sur les cas d inégalite, est ce le JM la meilleure méthode
for (i in 1:n){
matrice=matrix(rep(1,49),7,7)
#initialisation de la matrice
candidat1=rexp(7,1)
#nombre d'avis sincères pour le candidat A
candidat1=candidat1/sum(candidat1)*100
#on normalise pour avoir 100 électeurs
candidat2=rexp(7,1)
#nombre d'avis sincères pour le candidat 2
candidat2=candidat2/sum(candidat2)*100

prefere1=0
#nombre d' electeurs preferant le candidat1
indifferent=0
#nombre d'electeurs indifférents entre C1 et C2
prefere2=0
#nombre d' electeurs preferant le candidat2
for (a in 1:7){
for (b in 1:7){
matrice[a,b]=candidat1[a]*candidat2[b]/100
#si je suis en ligne 2 colonne 3 c'est que je mets sincèrement la note 2 au C1 et 3 au C2
if (a>b) prefere1=prefere1+matrice[a,b]
if(a==b) indifferent=indifferent+matrice[a,b]
if(a<b) prefere2=prefere2+matrice[a,b]
}
}
matrice2=matrice
#il s'agit ici de la matrice des jugements / notes exprimés
for (a in 1:7){
for (b in 1:7){
if (a!=b) matrice2[a,b]=matrice[a,b]*w
#les electeurs sincères maintiennent leur avis, mais les électeurs malhonnêtes partent (pour ceux qui ne sont pas indifférents)
}
}
matrice2[1,7]=matrice2[1,7]+prefere2*(1-w)
#les insincères qui preferent le C2 votent / jugent 1,7
matrice2[7,1]=matrice2[7,1]+prefere1*(1-w)
#les insincères qui preferent le C1 votent / jugent 7,1
candidat1vote=colSums(t(matrice2))
#Reste à dépouiller
candidat1s=cumsum(colSums(t(matrice2)))
if (candidat1s[1]>=candidat1s[7]/2) mentionmaj1=1
#mentionmaj : mention mediane du C1
if (candidat1s[1]<candidat1s[7]/2 && candidat1s[2]>candidat1s[7]/2) mentionmaj1=2
if (candidat1s[2]<candidat1s[7]/2 && candidat1s[3]>candidat1s[7]/2) mentionmaj1= 3
if (candidat1s[3]<candidat1s[7]/2 && candidat1s[4]>candidat1s[7]/2) mentionmaj1=4
if (candidat1s[4]<candidat1s[7]/2 && candidat1s[5]>candidat1s[7]/2) mentionmaj1=5
if (candidat1s[5]<candidat1s[7]/2 && candidat1s[6]>candidat1s[7]/2 ) mentionmaj1=6
if (candidat1s[6]<candidat1s[7]/2 && candidat1s[7]>candidat1s[7]/2) mentionmaj1=7
candidat2vote=colSums(matrice2)
candidat2s=cumsum(colSums(matrice2))
if (candidat2s[1]>=candidat2s[7]/2) mentionmaj2=1
if (candidat2s[1]<candidat2s[7]/2 && candidat2s[2]>candidat2s[7]/2) mentionmaj2=2
if (candidat2s[2]<candidat2s[7]/2 && candidat2s[3]>candidat2s[7]/2) mentionmaj2= 3
if (candidat2s[3]<candidat2s[7]/2 && candidat2s[4]>candidat2s[7]/2) mentionmaj2=4
if (candidat2s[4]<candidat2s[7]/2 && candidat2s[5]>candidat2s[7]/2) mentionmaj2=5
if (candidat2s[5]<candidat2s[7]/2 && candidat2s[6]>candidat2s[7]/2) mentionmaj2=6
if (candidat2s[6]<candidat2s[7]/2 && candidat2s[7]>candidat2s[7]/2) mentionmaj2=7
if (mentionmaj1>mentionmaj2) vainqueurjm=1
#designe le vainqueur du JM
if (mentionmaj1==mentionmaj2){
#en cas d egalite, on fait la difference p-q où p est la part des mentions superieures à la mention mediane et q la part des mentions inferieures à la mention mediane
if (mentionmaj1==1){
if (candidat1s[1]<candidat2s[1]) vainqueurjm=1 else vainqueurjm=2
}else{
pq1=candidat1s[7]-candidat1s[mentionmaj1]-candidat1s[mentionmaj1-1]
pq2=candidat2s[7]-candidat2s[mentionmaj1]-candidat2s[mentionmaj1-1]
if (pq1>pq2) vainqueurjm=1 else vainqueurjm=2
}
}
if (mentionmaj1<mentionmaj2) vainqueurjm=2
note=c(1,2,3,4,5,6,7)
moyenne1=sum(note*candidat1vote)/100
#on calcule les notes moyennes des candidats
moyenne2=sum(note*candidat2vote)/100
if (moyenne1>moyenne2) vainqueurmoyenne=1 else vainqueurmoyenne=2
#calcul utilite vainqueur
utilite1=sum(note*candidat1)/100
utilite2=sum(note*candidat2)/100
if (vainqueurjm==1) utilitevainqueurjm=utilite1 else utilitevainqueurjm=utilite2
if (vainqueurmoyenne==1) utilitevainqueurmoyenne=utilite1 else utilitevainqueurmoyenne=utilite2
if (vainqueurjm==vainqueurmoyenne) egalite=egalite+1
#decompte les cas d egalite des methodes
utilitejm=utilitejm+utilitevainqueurjm
utilitemoyenne=utilitemoyenne+ utilitevainqueurmoyenne
if(vainqueurjm==vainqueurmoyenne){
#fait le detail du decompte selon qu il y a ou pas egalite
utilitejmega=utilitejmega+ utilitevainqueurjm
utilitemoyenneega=utilitemoyenneega+ utilitevainqueurmoyenne
}else{
utilitejmnega=utilitejmnega+ utilitevainqueurjm
utilitemoyennenega=utilitemoyennenega+ utilitevainqueurmoyenne
if (utilitevainqueurjm>utilitevainqueurmoyenne) jmestilmeilleur=jmestilmeilleur+1
}
}
f=list("param1"=n,"param2"=w, "param3"=egalite/n,"param4"=utilitejm/n, "param5"=utilitemoyenne/n,"param6"=utilitejmega/egalite,"param7"=utilitemoyenneega/egalite, "param8"=utilitejmnega/(n-egalite), "param9"=utilitemoyennenega/(n-egalite), "param10"=jmestilmeilleur/(n-egalite))
#param1 : nombre d elections, param2 : taux d electeurs sinceres, param3 : proportion des cas d egalite, param4 : utilite moyenne avec le JM, param5 : utilite moyenne avec le vote par note, param6 à 9 !: idem mais en distinguant cas avec egalite et cas sans, param10 : part des cas où quand il n'y a pas égalité le JM est meilleur que l'autre methode
return(f)
}

A titre indicatif, pour 20% d’élections insincères (w=0.8) :
$param1
[1] 10000

$param2
[1] 0.8

$param3
[1] 0.9083

$param4
[1] 4.383695

$param5
[1] 4.403601

$param6
[1] 4.432507

$param7
[1] 4.432507

$param8
[1] 3.900205

$param9
[1] 4.117278

$param10
[1] 0.02944384

Je ne sais pas dans quelle mesure la manière de déterminer la matrice initiale (quelle loi, quels paramètres) a un impact ou pas sur la suite des opérations.
J’aurais pu aussi faire plus simplement une matrice de 49 valeurs de lois exponentielles et puis sommer et on serait tombé sur une loi Gamma. j’ai préféré partir de l’exponentielle et répartir les voix / jugements en différents sous-groupes.

Bonne soirée

Edit 2 : Mise en page

Bonsoir,

Plus je réfléchis à ces sujets, plus je me demande quels sont les avantages du JM par rapport au vote par note.
Supposons que je propose à quelqu’un de gagner 1€ avec une probabilité de 2/3, et de perdre 3€ avec une probabilité d’un tiers. Un raisonnement naïf pourrait considérer que j’ai plus de chances de gagner que de perdre, mais un raisonnement plus poussé devrait me conduire à rejeter l’offre puisque l’espérance mathématique est négative.
De même, si je vis dans un pays dont le président propose par referendum de taxer au hasard 20% de la population, de consacrer 10% de la somme récoltée à l’entretien de son palais et de répartir les 90% restant parmi les 80% de la population, j’ai certes plus de chance de faire partie des gagnants, mais en espérance mathématique, j’y perds, donc je vote non.
Ainsi, le but n’est pas de maximiser la probabilité de gagner, mais l’espérance ; de même une élection devrait faire élire non la personne qui rendrait la part de la population heureuse la plus élevée possible, mais de maximiser le bonheur moyen de la population. Si un candidat se trouve une population émissaire qu’il charge de tous les maux et veut défavoriser au profit de la population majoritaire, peut-être qu’une majorité de la population y gagnera, mais le bonheur moyen de la population n’augmentera pas et même diminuera.

Or, le JM indique que les votes par note seront radicalisés, et donc privilégie la médiane. Donc cela revient philosophiquement à favoriser le candidat préféré par une partie de la population, et non le candidat qui maximise le bonheur moyen, ce que ferait le vote par note. Si A est préféré faiblement à B par 51% de la population et que les 49% restant préfèrent fortement B à A, le JM va donner A et le vote par note va donner B, alors que faire élire B serait préférable. J’ai bien compris qu’il y a l’idée que les votes peuvent être radicalisés, mais a) ce n’est pas le cas sur les expérimentations déjà réalisées b) cela peut être aussi le cas avec le JM.
Enfin, mon programme précédent (certes sous diverses hypothèses qui ne sont peut-être pas vérifiées, mais c’est à débattre) montre que même avec une partie de la population qui radicalise, l’utilité globale est mieux respectée avec le vote par note que le JM.
Et je ne parle même pas des différents paradoxes (lire : Jugement majoritaire — Wikipédia , il y a aussi : RangeVoting.org - Balinski & Laraki's "majority judgment" median-based range-like voting scheme ) que l’on évite avec le vote par note et pas le JM ; j’ai bien lu les différentes réponses, mais elles consistaient généralement en « c’est très théorique et cela ne se produira jamais », sans réelle démonstration et évaluation de la probabilité de survenance, ces paradoxes étant absents dans le cas du vote par note.
Il y a enfin le cas des égalités (qui risque d’être relativement fréquent, donc ce n’est pas quelque chose sur laquelle on pourrait faire l’impasse) sur lesquels la solution initiale proposée paraît complexe à mettre en oeuvre et où les mesures alternatives proposées par la suite, quoique d’apparence tout à fait logiques, donnent des résultats différents, et où il n’y a pas eu de solution définitive, contrairement au vote par note où ces cas d’égalité seront très rares dès que le nombre d’électeurs ne sera pas top négligeable.
Le nombre de mentions et l’intitulé des mentions fait débat, contrairement au vote par note où une note sur 10 fait très bien l’affaire et où il n’y a pas besoin de déterminer d’intitulés textuels.
La méthode de prise en compte des votes blancs selon les méthodes de détermination des cas d’égalité n’a ce me semble pas suffisamment été étudiée, contrairement au vote par note où cela ne pose aucun problème.
Enfin (mais là c’est un point commun avec le vote par note), le JM est inapplicable en cas d’élection de deux personnes et plus.

Bonne soirée

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Personne pour défendre le JM vs. le vote par note? Je suis déçu, je ne demandais qu’à être détrompé…

Joyeux Noël à tous en tout cas.

Le vote par note est plus « manipulable » par des stratégies de « vote utile » et de brigadisme que le JM.

:wink:

Vous remarquerez que j’ai finalement abandonné le vote par note dans mon récapitulatif Un point d'étape en préconisant finalement le vote par approbation, qui évite tout problème de radicalisation.

La manipulabilité du vote est un point important. Il ne pose aucun problème si 100% des électeurs sont parfaitement honnêtes, c’est un point majeur si 100% des électeurs sont malhonnêtes. J’ignore le taux de gens « malhonnêtes » en France parmi les électeurs et si une minorité éclairée décidée peut faire du vote tactique et manipuler le résultat. Donc c’est toujours compliqué de bien l’appréhender.

En revanche, je ne sais ce qu’est le brigadisme : https://theses.hal.science/tel-02902706v1/file/2019PSLEP026_diffusion.pdf « Son suffixe, « brigadisme », prend aujourd’hui valeur de concept non défini » (page 19).

Brigadisme

Quand un groupe de personnes s’organise pour « faire valoir un point de vue, effacer des données déplaisantes, défendre une cause commerciale, religieuse, idéologique, politique ou autre »

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