Bonjour,
Pas de messages sur l’élection papale ? Pourtant, le Pape « dirige » théoriquement plus de 1,4 milliards de personnes dans le monde, soit presque autant que la population de la Chine ou de l’Inde, pays les plus peuplés de la planète.
Le principe est simple : chaque cardinal électeur vote pour un candidat, et quand un candidat obtient les deux tiers des voix, il est élu Pape, d’où généralement nécessité de voter plusieurs fois, même si les conclaves sont au XXe siècle très courts.
Personnellement, j’aurais fait un vote par approbation avec quand même nécessité d’obtenir au moins les 2/3, cela serait allé plus vite, puisque les électeurs pouvant voter pour plusieurs candidats, il n’y a plus de phénomène de dispersion, et cela facilite les chances d’avoir un candidat qui fait les 2/3.
Une subtilité : après 13 jours de conclave et 33 tours, les cardinaux n’ont plus le droit que de voter pour les deux candidats arrivés en tête. Entre nous, pas sûr que ce soit très malin, parce que si les deux candidats sont très polarisants et les cardinaux électeurs divisés en deux parties à peu près égales, je ne sais pas trop ce qui se passe mais bon.
Remarquons que dans le cas de ma proposition de vote par approbation, il n’y a plus besoin de limiter le nombre de candidats pour lesquels on peut voter, donc cette subtilité nuisible peut passer à la trappe.
Evidemment là je n’ai abordé que la méthode électorale, pas les règles de secret, les fumées, etc. qui pour être intéressantes dépassent trop largement le cadre de ce forum.
Un point quand même en passant : à 'époque, le vote était public, à savoir que les cardinaux électeurs savaient pour qui avait voté tel ou tel cardinal, maintenant le vote est secret.
Edit suite à mon autre message : on pourrait se demander si insuffler un peu de tirage au sort pourrait être une bonne idée, même si certes, « tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ». Une élection à un tour avec tirage au sort proportionné au nombre de votes (il suffit de prendre au hasard un bulletin) pourrait-il donner une bonne méthode ? Après tout, le tirage au sort fut bien la méthode utilisée pour remplacer Judas dans le collège des douze Apôtres (voir les Actes des Apôtres, tirage au sort entre Barthélémy et Matthias). Le Dictionnaire de la théologie catholique sur la méthode de choix du Pape indiquait que la méthode avait beaucoup varié au cours de l’Histoire et qu’il s’agissait non d’une règle divine intangible mais d’une règle ecclésiale modifiable.
Nouvel edit : en fait, si l’on réfléchit bien, l’élection papale défie toutes les lois de la logique. Il faut avoir les 2/3 des voix pour être élu, donc un bloc pesant 1/3 (+1, mais ne chicanons pas) a techniquement un droit de veto.
Ainsi, le 1/3 le plus conservateur pourrait dire : « j’ai un droit de veto, je veux que l’on vote pour un des candidats du bloc sinon pas de pape », tout comme d’ailleurs le bloc le plus progressiste ; ou un bloc de 1/3 autour du candidat X, qui tient à tout prix à son candidat, et personne d’autre. Et on se retrouverait sans pape.
Hé bien pas du tout ! Tout ce monde arrive à se mettre d’accord, entre les règles qui interdisent ce genre d’alliance et de discours, que les cardinaux soient prêts à un peu de compromis et comprennent qu’il faut un pape même si pas leur préféré, et le Saint-Esprit qui agit aussi.
En revanche, j’hésite toujours entre une succession de scrutin avec vote par approbation, et vote à un tour avec tirage d’un bulletin au hasard… Je me demande si la bonne mesure ne serait pas de prévoir d’abord le vote par approbation pendant X tours, et si au Xè tour, toujours personne, de régler le truc en un seul tour au X+1e tour avec le vote avec tirage d’un bulletin. Remarquez que l’on pourrait complexifier en autorisant dans ce dernier tour chaque électeur à déposer trois (ou cinq, ou…) bulletins (pour trois candidats différents) dans l’urne, mais pas sûr que cela apporte grand chose.
Bon, il n’y a plus qu’à envoyer un CV au Vatican pour leur proposer mes réformes